Un hameau léger à Plessé (44)
Un hameau léger va s’installer à Plessé : la mairie met à disposition du collectif Marcotte un terrain d’environ 7000m2 dans la zone du Pont Rialland, au bourg du Coudray, pour installer un hameau léger qui devra accueillir à terme 12 foyers.
Le collectif Marcotte est accompagné par Hameaux Légers pour une durée d’un an. La mairie met à disposition le terrain par un bail emphytéotique d’une durée de 99 ans.
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Qu'est ce que l'habitat réversible ?
C'est un habitat qui peut être démonté, déplacé ou composté pour permettre au terrain de retrouver son état initial; à faible empreinte écologique, il est réalisé avec un maximum de matériaux biosourcés et n’a pas de fondations béton, de manière à ne pas imperméabiliser durablement les sols.
Également appelé habitat léger, il est :
- soit mobile, comme une tiny house
- soit démontable, comme une yourte
- soit déplaçable, comme une maison conteneur,
- soit biodégradable, comme une kerterre.
En savoir plus sur l’habitat réversible
Pour approfondir, l'association Hameaux Légers a créé un MOOC, un cours en ligne ouvert et gratuit pour s'installer en habitat réversible.
Qu'est ce qu'un hameau léger ?
Un hameau léger est un lieu de vie participatif accueillant un petit nombre d’habitats réversibles, accessible aux foyers à ressources modestes, réalisé en partenariat avec la commune qui l’accueille.
Au sein d’un tel lieu, chaque foyer dispose de son habitat et d’un espace extérieur privatif et partage des espaces communs avec les autres (par exemple buanderie, espace de réunion, grande cuisine et salle à manger, chambres d’amis, parking, atelier, abri vélo …). Réunis en association, les habitants gèrent le projet et le lieu de vie démocratiquement en prenant soin des relations humaines.
Les projets de hameaux légers doivent respecter une charte, qui garantit notamment leur caractère écologique, participatif et non spéculatif.
Présentation du lieu proposé
La commune de Plessé est une commune dynamique de 5400 habitants, située dans l'agglomération de Redon, entre Rennes et Nantes.
Son équipe municipale, élue en 2020, est fortement engagée pour la transition écologique dans une logique participative.
Le terrain prévu pour accueillir le hameau léger se situe dans le bourg du Coudray, sur une parcelle constructible d'environ 7000m2 orientée sud qui surplombe une belle zone naturelle avec un étang.
La commune de Plessé
La commune de Plessé est située au Nord de la Loire Atlantique, à 20km de Redon, 40km de Nantes et 50km de Rennes.
Il s’agit d’un territoire très agricole, bocager, avec beaucoup de prairies et d'élevage bovin.
Sa localisation et sa géographie en font un territoire attractif pour les familles car le foncier y est plutôt bon marché, tout en étant stratégiquement bien placé entre plusieurs agglomérations.
Il est possible de rejoindre Nantes en bus et de prendre le TGV à Redon.
La commune de Plessé s’étend sur près de 104 km2 et compte plus de 5000 habitants, répartis principalement sur 3 bourgs distincts : Plessé (2000 hab), Le Dresny (900 hab) et Le Coudray (900 hab). Elle connaît une forte croissance démographique.
La commune dispose de nombreux commerces et services ainsi que d'un plan d'eau de 11 hectares, l'étang de Buhel, avec des activités nautiques (dont un wake park).
L'équipe municipale
La commune de Plessé mène de nombreux projets en faveur d’un développement plus local et résilient de son territoire : approvisionnement bio et local du restaurant scolaire, médiathèque chauffée par géothermie, soutien aux commerces, rénovation du presbytère en logements, diminution de l’éclairage public…
La nouvelle équipe municipale élue en 2020 porte un projet atypique et innovant de gouvernance partagée afin d’articuler démocratie représentative et démocratie participative. Pour que cette implication soit effective et pérenne, toutes les commissions municipales deviennent des comités consultatifs et accueillent désormais les Plesséennes et Plesséens volontaires.
Le bourg du Coudray
Le terrain prévu pour le hameau léger se situe dans le bourg du Coudray.
On y trouve une école publique, un café associatif récemment ouvert, une boucherie-charcuterie faisant office de supérette, des activités associatives (club de foot, danse et arts martiaux notamment) et un marché paysan avec vente directe de produits (viande, miel, fromage de chèvre, légumes, pain).
Le quartier du Pont Rialland
Le quartier du Pont Rialland se situe au coeur d'une belle zone naturelle, près d’un étang. On y trouve une ancienne voie ferrée qui va être aménagée en voie verte et qui rejoindra Blain et Guéméné Penfao.
Historiquement, il s’y faisait du dépôt de branchages par les agriculteurs, qui servaient au feu de la St Jean au moment de la fête de l'école. Cette tradition s’est arrêtée. Au Sud de l'étang il y a un espace couvert qui accueille des fêtes (dont notamment une fête irlandaise par le passé).
Il y a actuellement un projet de rury-stade (l'équivalent d'un city stade mais en milieu rural). Ce projet articule plusieurs enjeux :
- permettre aux jeunes du Coudray d'avoir un endroit où se retrouver pour leur éviter de zoner et assurer une certaine équité vis à vis des jeunes de Plessé (il y a des choses à Plessé mais rien au Coudray),
- faire participer les enfants à la construction,
- permettre aux enfants de l'école du Coudray d'utiliser facilement les infrastructures pour faire du sport (l’école est à proximité via une voie douce).
Il y a également un projet de jardins partagés. Ce projet est porté par le comité Agriculture, Environnement et Biodiversité, qui aimerait proposer un lieu pour que les gens viennent jardiner et créent du lien. Il y aurait besoin de personnes pour démarrer l’initiative et permettre à d’autres de se greffer au fur et à mesure.
Le terrain proposé
Localisé dans le bourg du Coudray (ICI sur google.maps), il s’agit d’un terrain ensoleillé, en légère pente exposée sud. Deux rangées de chênes ainsi qu'une noue (fossé) bordent le terrain. Il y a une jolie vue sur l’étang en contrebas, et aucun vis-à-vis mis à part le parc au sud de l'étang. Le terrain est actuellement exploité par un agriculteur pour faire du foin.
Une partie du terrain est constructible, l'autre est naturelle et accueillera un projet de jardins partagés et potentiellement un "rury stade" (voire plus haut).
Le cadre du projet
L'étude de faisabilité réalisée par l'association Hameaux Légers entre mai et novembre 2021 a permis de poser les contours du projet, en concertation avec les habitants et la municipalité. À l'intérieur de ce cadre, il reste une grande liberté pour que le collectif sélectionné propose un projet correspondant à ses envies et ses spécificités.
Aménagement, accès et réseaux
Le hameau léger sera installé sur une partie des parcelles communales n°0048 et 0114, section YB, sur une superficie d'environ 7000m2.
L’accès routier se fera par le Nord (chemin du Pont Brochet) avec un parking sur la partie ouest de la parcelle n°0114 pour privilégier les cheminements doux à l'intérieur de l'écoquartier. Ce parking sera susceptible d'être mutualisé avec les autres projets prévus à proximité (jardins partagés, rury stade).
Le positionnement des espaces communs sera défini en concertation avec les futurs habitants.
La parcelle est desservie par les réseaux existants (dont l’assainissement) et des raccordements seront prévus pour chaque emplacement.
Afin de respecter les prescriptions de densité du Schéma de Cohérence Territoriale (17 logements / hectare), 12 emplacements pour habitats réversibles seront prévus sur le terrain.
Aménagement architectural & paysager
Le projet du hameau léger s’inscrit dans l’aménagement de l’ensemble d’une zone autour du plan d’eau du Pont Rialland. Une zone de loisir doit être aménagée sur le côté est du hameau léger, avec un rury stade, ainsi que des activités de loisir à destination de la population du bourg du Coudray.
Le hameau léger sera constitué à terme d’espaces communs et de 12 emplacements individuels, raccordés aux services de la ville (eau, électricité et assainissement). Les parkings seront à l’extérieur du hameau pour privilégier les cheminements doux. Un projet de jardins partagés est envisagé au sud du terrain.
Un architecte paysager sera recruté pour réaliser un aménagement cohérent de cet espace et préserver sabeauté paysagère.
Modèle juridique et financier
La commune de Plessé louera le terrain au collectif d'habitants par l'intermédiaire d'un bail emphytéotique de 99 ans. Le bail sera signé entre la mairie de Plessé et une structure collective représentante du
collectif qui reste à déterminer.
Afin d'alléger les contraintes de financement, la commune prendra en charge les coûts d'aménagement (terrassement, réseaux, voirie) et de construction des espaces communs. A titre indicatif, le budget prévisionnel de ces travaux est d'environ 500.000€, main d’œuvre et études comprises. Pour l'accès au terrain aménagé et aux espaces communs, le loyer sera de l'ordre de 150 € par mois et par foyer, de anière à rendre l’opération financièrement neutre pour la commune.
Il est pour le moment envisagé que chaque foyer soit responsable du choix, de la construction et du financement de son propre habitat. Un permis d’aménager global définira les 12 emplacements des habitats individuels. Les habitats seront ensuite installés sans formalités supplémentaires, dans ces emplacements prévus, évidemment dans le respect des règles du PLU. Comme n'importe quel habitant·e, les résidant·es seront assujetties aux impôts locaux, pourront voter sur place, auront un justificatif de domicile.
Calendrier prévisionnel
Le recrutement de l’architecte paysager aura lieu en novembre 2022. Il est envisagé est que les travaux d’aménagement du site (terrassements, réseaux, habitats communs...) commencent au printemps 2023, avec l’arrivée des premier.ère.s habitant.e.s à la fin de l’année 2023.
Visiter le terrain & rencontrer l'équipe
Pour l’instant nous n’habitons pas encore sur le lieu ! Néanmoins vous pouvez nous contacter via cette adresse mail : « collectif.marcotte@protonmail.com »
Présentation du collectif et historique
En mai 2022, le collectif Marcotte a été sélectionné par la commune. Ses membres partagent l'historique de leur projet.
"Depuis quelques années déjà, plusieurs membres rêvaient à la création d’un lieu géré collectivement où l’on pourrait vivre dans une dynamique faisant sens, à la fois humainement et écologiquement.D’autres ne se projetaient pas dans un mode de vie centré uniquement autour du couple. Ces envies avaient été abordées lors de discussions informelles.
L’arrivée brutale du confinement a fait mûrir des réflexions et l’envie de faire des choix concrets, en rupture avec les incohérences d’un système mortifère. Nous désirions retrouver du sens et créer un mode de vie durable pour les vivant·e·s au sens large. Cela nous a poussé à nous réunir en visio (confinement oblige), entre ami·e·s ou simples connaissances intéressé·e·s par le sujet.
Lors de la première réunion, nous avons raconté nos rêves de sobriété, de solidarité, de mise en commun, de modes de gouvernance équitables, d’une attention toute particulière à notre environnement (nature, voisin·e·s...). Nous nous sentions en accord sur nos valeurs principales et avions envie de nous revoir. Pendant deux années, au rythme de rencontres régulières, nous avons travaillé sur nos envies respectives, sur nos modes de communication et d’organisation. Nous avons mis au centre de notre collectif le soin à l’autre.
En mai 2022, la mairie de Plessé a sélectionné notre collectif dans le cadre d'un appel à candidature. Depuis, nous travaillons à la co-construction du lieu avec la mairie, des architectes et des paysagistes. Nous avons aussi organisé des journées de présentation pour ouvrir le collectif à de nouveaux membres.
Début 2024, nous sommes 14 futur·e·s habitant·e·s réparti·e·s en 10 foyers.
Des questions ?
Si vous avez des questions sur le projet, merci de commencer par lire les questions déjà posées et leurs réponses ci-dessous.
Si vous ne trouvez pas la réponse à votre question, vous pouvez nous écrire à l'adresse plesse@hameaux-legers.org
Pour toute question qui n'est pas liée spécifiquement à ce projet mais concerne l'habitat réversible dans sa globalité (ex: réglementation, architecture, etc) > RDV sur le site du MOOC, le cours en ligne que nous avons conçu pour répondre à ces questions.
Qu'appelez-vous un ménage ou un foyer ?
Un ménage (ou un foyer) c’est un ensemble de personnes qui vivent sous le même toit. Cela peut être :
- une personne seule
- un couple
- un couple avec un enfant
- une personne seule avec un enfant
- etc.
Qu'est ce qui motive la commune ?
"Tout changer et faire la révolution !”. Plus sérieusement, apporter une alternative aux lotissements conventionnels, souvent destructeurs sur le plan écologique et humain, et tenter d'essaimer ce type de projets en inspirant d'autres communes à se lancer, en toute humilité.
A Plessé, il y a la volonté d’être une commune en transition, et ce projet fait partie d’un tout. Ce n’est pas un groupe d’habitant à regarder à la loupe, fera partie des 5400 habitants qui feront partie de la commune. Une commune en transition essaye de proposer autre chose, c’est un exemple parmi tant d’autres. On sera fiers si ça essaime ailleurs, on n’a pas la vocation d’être en haut du podium pour la gloire mais de montrer aux autres collectivités qui sont frileuses que c’est possible. Quand on parle d’HL, il y avait des peurs, bien plus que pour un lotissement classique. Parce que l’habitat va être différents, il y a plein de questions qui se posent.. Répond à un enjeu écologique, un enjeu social (crise sanitaire), etc. Commune qui aime être le poil à gratter et bousculer des choses. Bassin d’emploi agricole et artisanal, mobilité complexe (bus pas présent par ex). Commune rurale qui veut travailler sur des sujets, comme le zéro artificialisation nette.
Est ce que le projet a fait consensus au sein du conseil municipal ?
Oui ! La création du hameau léger a été votée à l'unanimité du conseil municipal (y compris l'opposition).
Le financement des espaces communs a été voté par 22 voix “Pour” et 7 abstentions (voir ici le compte-rendu du conseil municipal)
Est-on obligé d’être raccordé aux réseaux ?
Le terrain est en zone constructible, et le règlement du PLU demande le raccordement, les emplacements seront donc tous raccordés aux réseaux d'eau, d'électricité et d'assainissement.
Cependant, la commune souhaite encourager la production d'énergies renouvelables, la récupération des eaux de pluie et la réduction de la consommation d'eau et d'énergie. Il sera donc possible de produire tout ou partie de son énergie et de réinjecter les surplus dans le réseau, ce qui est plus écologique que d'utiliser des batteries étant donné que les emplacements seront de toute manière raccordés. Il sera également possible de réutiliser les eaux de pluie pour certains usages domestiques.
Sur le plan de l'assainissement, la station d'épuration locale est à filtre planté (= en phytoépuration), donc écologique, et a la capacité d'absorber davantage de flux, il a paru pertinent d'utiliser ce qui fonctionne déjà bien plutôt que de créer de nouveaux équipements.
Est-ce que les compteurs seront communs ou individuels ?
Cela fait partie des sujets qui seront laissés à la décision du groupe d’habitants. Cela ne fait pas partie du cadre de faisabilité. Tout est possible : un abonnement commun et des sous-compteurs, pas de compteurs différenciés, des abonnements individuels...
Hameaux Légers accompagnera le groupe d'habitants à se doter d'outils pour décider de ce genre de choses en temps voulu.
Ya-t-il une surface maximum pour les habitats ?
Il n’y a pas de limite définie. En revanche, il faudra que les habitats « soient facilement et rapidement démontables » pour entrer dans le cadre de la loi. Donc c’est une 1ère contrainte qui limitera la taille des habitants. Le groupe devra statuer aussi sur le type d’architecture et d’aménagement qu’il souhaite. Le collectif pourra décider de fixer une emprise au sol maximale pour les habitations et inscrire cela dans son règlement intérieur.
Y a-t-il besoin d’un permis de construire pour chaque habitat ?
Non, un permis d’aménager global va définir tous les emplacements. Les habitats sont ensuite installés sans formalités supplémentaires, dans ces emplacements prévus, évidemment dans le respect des règles du PLU. Le collectif pourra se doter de règles imposant d'obtenir l'accord du groupe en cas de travaux extérieurs, par exemple.
Est-ce que les espaces communs doivent être réversibles ?
Pas forcément. On ne sera pas dans le cadre des “résidences démontables” car ils ne constituent pas une résidence principale, donc il n’y a pas d’enjeu de démonter ou de déplacer les espaces communs. Le bâtiment commun n’a intrinsèquement pas la vocation de bouger, et sera financé par la commune. Mais l’impératif écologique va rentrer en compte, et certainement que l’usage du béton sera réduit autant que possible pour le bâtiment commun également.
Est-ce que les habitants peuvent participer à la construction des communs ?
Oui, c’est possible, et cela permettra de réduire le montant du loyer. Il faudra cependant gérer les questions d’assurance décennale avec le maître d’oeuvre choisi, en fonction des besoins de la commune qui finance le bâtiment commun. Il s’agira peut-être seulement de participer au secon d’oeuvre et aux finitions.
Comment vont évoluer les loyers dans le temps long ?
La question n’a pas été traitée encore. Il est prévu que la commune rentre dans ses frais sur 25 ans grâce aux loyers. Après 25 ans, soit les loyers baisseront, soit ils resteront identiques et serviront aux projets d’intérêt général de la commune.
Est ce qu’être déjà propriétaire d’un logement quelque part part pourrait être un frein dans les critères ?
La commune ne demandera pas aux candidats s'ils sont déjà propriétaires ou non, ni leur fiche de paye, donc ce ne sera pas un critère. Il y a un souhait de mixité sociale, donc ce serait positif qu'il y ait une diversité entre les candidats.
Est ce que c’est possible d’être locataire d'un habitat réversible au sein du projet ?
Non, pas sur ce projet. L’idée est que chaque foyer soit propriétaire de son logement et participe équitablement à la gestion du lieu, sans qu’il y ait de bénéfice fait par un privé. Si des personnes ont des difficultés pour le financement de leur habitat, n’hésitez pas à venir vers Hameaux Légers pour être redirigés vers d’autres solutions qui peuvent exister.
Est-il possible de faire un crédit immobilier pour l’achat d’un habitat réversible, ou uniquement un crédit à la consommation ?
Les banques évoluent peu à peu car cela ne rentre pas dans leurs schémas initiaux. Certaines personnes ont réussi à obtenir des crédits immobiliers pour des projets de ce type, avec des banquiers ouverts et volontaires pour faire avancer les choses. C’est plus difficile pour les habitats mobile type tiny house. Il est cependant possible d’obtenir un crédit à taux faible, sans pour autant que ce soit un crédit immobilier (ex: 12/15 ans, autour de 2%).
Quel sera le statut des habitants ? Pourront-ils être domiciliés sur place ? Paieront-ils des impôts ?
Les personnes résidents sur le lieu seront considérés comme des habitants “normaux” : ils seront assujetis aux impots locaux, pourront voter sur place, auront un justificatif de domicile ...
Y aura-t-il un accompagnement architectural ?
Dans le budget financé par la commune il y a un accompagnement sur la maîtrise d’œuvre, la définition des espaces communs, etc. Au delà du groupe initial, le groupe pourra solliciter un accompagnement complémentaire, par exemple pour les personnes qui rejoindront le projet plus tard (avec le CAUE par exemple). Il est par ailleurs possible qu’il y ait des compétences au sein du collectif.
Est ce que les baux sont individuels, ou c’est un bail collectif ? Est-il possible de transmettre à ses héritiers ?
C’est l’association d’habitants qui sera titulaire du bail emphytéotique. Ensuite il pourra y avoir une sous location de l’association à chaque foyer, mais pas nécessairement. Cela dépend des besoins de chaque groupe (transmission en cas de décès, divorce, etc). Hameaux Légers a travaillé avec un notaire et une juriste pour établir les différents cas possibles et accompagnera le collectif à définir ses besoins puis travaillera avec un notaire / une juriste pour réaliser le montage juridique qui répondra à ces besoins spécifiques. On ne propose pas un modèle à tout le monde car il y a différents besoins. Nous accompagnerons le groupe à se positionner sur ces questions puis un professionnel permettra de mettre en place le cadre qui répondra aux besoins du collectif.
Est-il raisonnablement possible de devenir un groupe de 12 en un an ?
L’idée, c’est de rendre le groupe le plus autonome possible au bout de l’accompagnement d’un an, qui peut se prolonger si le collectif et HL sont d’accord (NB : le groupe peut aussi être accompagné par d’autres professionnels). L’objectif n’est pas de se dire “on a un an pour être 12”, mais d'intégrer les personnes petit à petit, en fonction des rencontres et des affinités. L'inclusion de nouvelles personnes est une pierre angulaire de la réussite d’un tel projet, qui demande de la maturité. Cela peut aller plus ou moins vite suivant les projets et le vécu commun. Chaque groupe traverse par ailleurs différentes phases, et il y aura des fluctuations, des départs et des arrivées.
Si un des ménages fait “faux bond” qu’est ce qu’il arrive au reste de l’équipe ?
Il est probable que des gens se désengagent du groupe. Ce n’est pas gênant à partir du moment où le noyau du groupe reste solide. Le bail emphytéotique ne sera pas signé tout de suite. Si le groupe se disloque dès le début du projet, nous l’aiderons dans cette phase difficile. Si une grande partie du groupe venait à se désengager avant la signature du bail, la création du hameau léger pourrait toutefois être remise en question.
Comment se passe la gestion des arrivées et des départs ?
Il n’y a pas de processus défini, c’est un sujet d’accompagnement spécifique. Chaque groupe se dote de ses propres règles, coutumes, manières de faire. Pour les arrivées, il y a souvent un processus avec plusieurs jalons, où la personne en inclusion vient passer de plus en plus de temps jusqu'à ce que le groupe décide officiellement de l'inclure. Dans le cas des départs, il y a souvent un délai de préavis avant de partir, dans lequel on est redevable du loyer / des charges.
Nous conseillons également, en utile recours, de se doter d'un processus de sauvegarde pouvant aller jusqu'à l'exclusion.
Qu’est ce qui est mis en place pour accompagner le collectif sur le facteur humain ?
Plein de choses, qui vont être proposées par la personne qui va accompagner ce groupe. Au delà des sujets opérationnels, qui sont importants (ex: travail sur le plan d’aménagement, les règles communes, les statuts, le permis d’aménager...), ,nous mettons souvent l’accent sur des temps de partage des émotions et du vécu de chacun, des espaces de régulation où on peut parler de sujets qui ne sont pas opérationnels. L’accompagnement sera fortement adapté aux envies et aux besoins du groupe. L’objectif à terme est de rendre le groupe autonome en termes de pilotage opérationnel, de prise de décision et de gestion du facteur humain.
Y a-t-il une durée minimale d'engagement sur un tel projet ?
Les personnes qui participent à ce type de projet y mettent beaucoup de temps et d’énergie, personne n’imagine partir rapidement de ces projets là. Les personnes qui entrent dans ces processus veulent rester à moyen - long terme. Cependant, dans la vie, il y a toujours des imprévus qui nous amènent à modifier nos engagements, changer nos plans... C’est là où il y a des questions de préavis qui vont être mis en place. Va faire partie des règles dont chaque groupe va se doter. Au delà des départs, la durée annuelle de présence sur place peut être un sujet (ex d’un membre du groupe qui part faire les saisons). Des règles spécifiques peuvent être définies par un groupe.
Sera-t-il possible d’obtenir de l’aide et des retours d'expérience de la part d’autres collectifs engagés sur des projets similaires ?
Au sein de l’asso Hameaux Légers, on essaye de mettre en place un réseau d’entraide et de partage d’expérience entre collectifs. Pour cela nous proposons des temps de rencontre sur plusieurs jours entre collectifs (le prochain a lieu sur le weekend de l’ascension, du 26 au 29 mai), une plateforme de discussion en ligne ainsi que des réunions mensuelles en visio (envoyer un mail à Gaëlle gaelle.batard@hameaux-legers.org pour vous inscrire), où les collectifs viennent, amènent des sujets... Dans le cadre de l’accompagnement, on partage aussi des retours d’expérience d’autres collectifs, et on tâche de produire des contenus écrits, audio ou vidéo qui seront prochainement disponibles sur une plateforme que nous sommes en train de créer.
Est ce que le projet rend possible la transformation de l’habitat ou l’ajout d’une extension ?
Sur le plan de la réglementation du PLU, oui c’est possible tant que les règles de base (qui sont très souples) sont respectées; il n’y aura pas besoin de démarche additionnelle tant qu’on reste dans le cadre d’un habitat facilement et rapidement démontable. Ensuite le collectif peut se doter de règles / d’un processus pour encadrer l’évolution des habitats de manière à garantir que cela ne génère pas de nuisance.
Sur quoi faut-il être vigilant en tant que porteur de projet ?
Selon nous, l'enjeu n°1 c’est l’humain, tout le reste est réversible. Il y a des problématiques techniques, liées au fait que c'est un projet innovant, mais également beaucoup de solutions, et notre rôle en tant qu'associaiton est d'apporter des réponses à cela.
En revanche il est nécessaire que chaque personne ait une réelle envie de faire avec l’autre, de se remettre en question, de prendre soin des relations.
C'est aussi tout l'intérêt de ces projets, qui font beaucoup évoluer, amènent beaucoup de richesse, mais demandent de l’énergie, de la volonté, de la remise en question. Si vous cherchez un projet facile qui demande peu d’énergie, ce n’est pas le bon endroit. Si vous cherchez à évoluer, approfondir les choses, tendre vers la vie rêvée en toute humilité, de cheminer vers, vous êtes au bon endroit. Ne pas oublier l’importance de savourer le chemin, et de ne pas être focalisés sur le résultat.