Découvrir les parcours pour s'installer en hameau léger

Hameaux Légers découpe le parcours en 6 phases chronologiques.

Phase 0 : Avant de se lancer

Avant de se lancer dans une démarche collective, nous considérons une phase plutôt individuelle. Elle se termine lorsque l'individu a pu prendre le temps de se former, de se connaître et de mûrir son projet de hameau léger, en réalisant un blason par exemple. Vous pouvez télécharger le guide Réaliser un blason individuel dans la boîte à outil en bas de page.

Il est très courant de mener cette phase de front avec l’émergence de son collectif, voire l’étude d’une opportunité de terrain. Nous recommandons cependant de garder en tête l’importance du chemin individuel pour être capable de s’exprimer et de décider de manière éclairée dans les démarches collectives. Il est donc nécessaire de consacrer du temps à achever ces étapes préliminaires en particulier les actions du module Mieux se connaître et se positionner et notamment Connaître ses besoins, ses ressources et ses limites et ensuite Formuler clairement son projet d’habitat.

ll est également très probable que vos besoins et limites évoluent avec le temps, en gagnant en maturité, en vivant certaines expériences personnelles ou collectives. Par exemple le fait de devenir parent peut faire évoluer beaucoup de limites entre espaces personnels et espaces partagés. Ces actions peuvent donc être recommencées ou actualisées. Le blason est très utile pour cela car il laisse une trace de votre travail et il suffit d’y jeter un coup d’oeil pour savoir si il a besoin d’être modifié.

Vous trouverez également dans cette phase toutes les idées et recommandations rassemblées par Hameaux Légers pour Constituer ou rejoindre un collectif qui vous permettront de passer à la phase suivante.

Phase 1 : Emergence du collectif et du projet

Il n’est pas évident de déterminer le début et la fin de cette phase. Il s’agit globalement de l’étape du passage du “Je” au “Nous”. Il n’y a vraiment pas d’ordre chronologique car chaque action va faire mûrir le collectif au global. On pourrait recommander de commencer par le module Mettre en place le pilotage opérationnel pour clarifier le planning, les rôles et s’organiser ainsi pour mener tous les ateliers permettant de se définir en tant que groupe et de Définir et écrire le projet commun. Mais cette organisation ne sera jamais aussi efficace et adapté qu’une fois que les membres auront fait plus connaissance et auront trouvé un intérêt commun à agir ensemble pour la réalisation de leur projet. C’est donc possible de faire autrement.

On peut noter que de nombreuses actions nécessaires à la première définition du collectif et du projet pourront être reproduites à différentes stades du projet. Par exemple, à l’arrivée ou la sortie d’un membre, avec une nouvelle opportunité de terrain, etc. Chez Hameaux Légers, nous recommandons cependant d’anticiper un certain nombre d’actions dans le module Construire la gouvernance qui peuvent sembler lointains comme de définir le processus d'entrée et de sortie du collectif ou de définir le processus de gestion des conflits, car ils arrivent souvent plus vite qu’on ne l’imagine.

De notre expérience, cette phase peut paraître longue et les collectifs sont souvent impatients de passer à la phase suivante de recherche et validation d’un lieu. Notre recommandation est de planifier sur un agenda réel les rendez-vous qui vous permettront d’avancer sur chaque sujet quitte à les étaler largement dans le temps pour laisser de la place à d’autres actions de la phase suivante.

Dès ces premières étapes, nous vous recommandons de ponctuer vos rencontres de bilans opérationnels qui vous permettront d’ajuster le rythme et l’organisation du collectif à sa maturité, sa motivation et sa disponibilité. Les bilans opérationnels pourront utiliser une frise chronologique de toutes les actions de ce parcours que vous prévoyez de faire et d’identifier où vous en êtes.

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Phase 2 : Recherche et validation du lieu

Cette phase se termine lorsqu'un lieu adapté est validé par le collectif et contractualisé avec son propriétaire (en signant un compromis de vente ou de bail emphytéotique par exemple).

À partir de cette phase et jusqu’au bout du parcours, on voit un ensemble d’actions visant à Prendre soin du collectif se répéter. Elles correspondent aux besoins d’actualisation et d’évolution du collectif tout au long du projet. Particulièrement lors de cette phase de recherche de terrain, nous observons de nombreux collectifs à bout de souffle pour lesquels notre priorité va être d’animer des ateliers dans cet objectif de soin. Les questions de rythme, d’engagement sont parfois clivantes, nous recommandons d’en parler et d’exposer ce qui peut mettre certain·es membres du collectif en tension pour trouver une manière de coopérer juste pour chacun·e.

De nombreux chemins alternatifs sont possibles dans cette phase et dépendront aussi de vos personnalités, de vos réseaux et des opportunités qui s’offrent à vous et qui vous feront peut-être prendre des raccourcis.

Phase 3 : Conception architecturale et démarches d'urbanisme

Cette phase se termine lorsque les autorisations d'urbanisme sont obtenues, ce qui implique d'avoir réalisé les conceptions d’aménagement et architecturale.

C’est une étape intense, où le rêve collectif commence à prendre une forme tangible à travers des plans, des schémas et des documentations techniques. Beaucoup de détails comptent, car il s’agit de traduire la vision partagée par le collectif en choix concrets, tout en acceptant que certaines idées puissent être abandonnées, faute de faisabilité technique, de ressources ou de priorité.

La conception d’un hameau léger implique une multitude de composantes à aborder simultanément. Il faut Concevoir l'aménagement du lieu et Concevoir les espaces communs, en veillant à ce que les espaces répondent aux besoins du collectif tout en respectant les contraintes du terrain. Chaque foyer doit aussi Concevoir son habitat. Ces conceptions amènent à répondre à beacoup de questions sous-jacentes : usages du lieu de vie, choix techniques, accès aux énergies, choix esthétiques, etc.

Ces réflexions, bien que passionnantes, peuvent aussi révéler des tensions ou des divergences au sein du groupe, d’où l’importance de Prendre soin du collectif pour les aborder avec bienveillance et sérénité.

Le choix des maîtrises d’œuvre est un point important de cette phase. Architectes, paysagistes ou bureaux d’études peuvent accompagner le collectif pour transformer les idées en projets viables, tout en respectant les normes et les réglementations. Leurs expertises permettent de naviguer entre créativité et réalisme, en évitant les écueils techniques ou administratifs.

Enfin, cette phase marque le début pour S'intégrer au territoire et communiquer. Présenter le projet aux habitant·es de la commune, participer à la vie locale et étudier l’intégration d’activités économiques ou associatives sont des démarches essentielles pour ancrer le hameau léger dans son territoire. Ces échanges permettent non seulement de rassurer les voisin·es, mais aussi d’enrichir le projet grâce à des retours extérieurs.

Phase 4 : Préparation et réalisation du chantier

Cette phase se termine lorsque la plupart des infrastructures sont en place et qu'il est possible de s'installer sur le lieu.

Un point à aborder est d’Organiser le(s) chantier(s) . Le collectif doit décider s’il souhaite déléguer les travaux à des professionnel·les ou privilégier l’autoréalisation, en impliquant directement ses membres. Ce choix a des conséquences  sur l’organisation, les coûts et la sécurité. Il est crucial de clarifier les rôles de chacun·e, d’anticiper les besoins en formation et de mettre en place des processus pour garantir la sécurité de tou·tes les participant·es.

Sur le plan financier et humain, cette phase représente un engagement important. Les commandes de matériaux et la contractualisation avec des professionnel·les nécessitent une gestion rigoureuse pour entrer dans le budget défini collectivement. Mais au-delà des aspects matériels, c’est aussi une période où les dynamiques humaines sont mises à l’épreuve. Les tensions peuvent surgir, notamment autour de la répartition des tâches ou des responsabilités. Une communication transparente et des bilans réguliers permettent de désamorcer les conflits et de maintenir la cohésion du groupe. On revient encore sur le Prendre soin du collectif.

Cette phase est également l’occasion de Poursuivre l’intégration territoriale. Organiser des chantiers participatifs, accueillir des visites ou lancer les premières activités sur la commune sont autant de moyens de créer du lien avec le territoire. Ces initiatives renforcent la visibilité du projet et favorisent son intégration dans le paysage local.

Phase 5 : Vie sur le lieu

Cette phase commence quand les premiers habitant·es s’installe sur le lieu de vie et ne se termine jamais (inch'allah!). Elle marque le passage d’un projet en construction à une réalité vivante, où le rythme et les priorités évoluent profondément.

L’arrivée sur le lieu s’accompagne souvent d’un changement de vie quotidienne dans le collectif. Certaines personnes, très investies pendant la phase de montage, peuvent souhaiter prendre du recul, tandis que d’autres découvrent de nouvelles motivations. Les outils de gestion, comme les plannings ou les rôles, doivent s’adapter à cette nouvelle réalité pour fluidifier la vie quotidienne. Il est essentiel de rester à l’écoute des besoins de chacun·e et d’ajuster l’organisation en conséquence.

Une fois le hameau léger installé, Penser la vie du hameau sur le long terme prend toute son importance. Le collectif peut se projeter à nouveau dans l’avenir, en réinterrogeant les fondamentaux du projet : sa raison d’être, ses chartes, ses valeurs. C’est aussi le moment idéal pour envisager l’essaimage, en partageant l’expérience acquise avec d’autres groupes souhaitant créer des hameaux légers autour de chez soi.

Enfin, l’intégration sur le territoire prend tout son sens. Les liens avec les habitant·es de la commune se renforcent, et les activités économiques ou associatives peuvent se développer, profitant du temps et des compétences disponibles. Cette phase est celle de la maturité, où le projet devient un acteur à part entière de son environnement, tout en continuant à évoluer et à s’enrichir.